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Resumo
Cet article est consacré à l’analyse d’un ensemble de pratiques, identitaires et territoriales, ayant cours dans la localité des Andes colombiennes de Guamal, dans le nord-ouest du département de Caldas. Elle se fonde sur un travail ethnographique et documentaire mené entre 2013 et 2019. La communauté de Guamal, dont les membres sont dans leur majorité descendants d’esclaves de l’époque coloniale, se trouve sous la juridiction du Cabildo de Cañamomo Lomaprieta, en un territoire reconnu officiellement comme resguardo indigène. L’objectif principal de cet écrit, fondé sur une dispute qui nait dans le cadre d’un conflit de famille, est de saisir la manière dont les contours des identités (collectives, ethniques, communautaires ou individuelles) et des territoires se dessinent mutuellement. Vingt-huit ans après la promulgation de la Constitution politique colombienne de 1991, les groupes se sont appropriés le multiculturalisme qu’elle instaure, modifiant une fois de plus les frontières territoriales et identitaires. La confrontation de différents types d’autorités a configuré localement un modèle de gestion territoriale particulier, caractérisé par d’éventuels chevauchements ou ambiguïtés juridiques et politiques. Certaines catégories récentes sont appropriées et resignifiées. Les identités revendiquées s’imbriquent, générant des configurations sociales, relationnelles et territoriales inédites.